Déserts, retraite du silence

Deserts, retraite du silence,

Vous à qui je fais confidence

De mon amour & de mes soins :

Ruisseaux, & forests solitaires,

Qui toujours de mes maux fustes depositaires,

Jamais de mes plaisirs ne serez-vous tesmoins ?


Pressé de mon inquietude

J’ay dit dans vostre solutude

Et mes secrets & mes besoins.

Ruisseau &c.

SOURCES LITTÉRAIRES

A. Philippe Quinault, La Généreuse ingratitude, Paris, Toussainct Quintet, 1656, III, 8, p. 45-46

ATTRIBUTION

A. "par le Sr Quinault" (page de titre). Comme la seconde strophe ne figure pas dans La Généreuse ingratitude, elle n'est peut-être pas de Quinault.

SOURCES MUSICALES

B. Livre d'airs de différents auteurs, I, Paris, Robert Ballard, 1658, f. 36v-37 [LADDA 1658-36]

C. Édition en ligne des LADDA, Centre de Musique Baroque de Versailles, avec transcription moderne et lien au fac-simile Gallica.

ATTRIBUTION

J. Powell (Music and Theatre, p. 107), propose que, comme Michel Lambert composa la musique pour "Il faut aimer" dans La Comédie sans comédie, il pourrait être l'auteur de la musique pour cet air.

NOTE

Cet air est adapté de La Généreuse ingratitude, une des premières comédies de Quinault, représentée pour la première fois en 1654. En voici le texte :

PREMIERE CHANSON

Deserts, retraite du silence !

Vous à qui je fais confidence

De mon amour, & de mes soins,

[3 vers de dialogue : Gasul, Almansor]

Deserts, retraite du silence,

Vous à qui je fais confidence

De mon amour & de mes soins,

Rochers & forets solitaires,

Qui tousjours de mes maux fustes depositaires,

Jamais de mes plaisirs ne serez-vous témoins ?

SECONDE CHANSON

Ruisseaux, & vous legers Zephirs,

Qui dans la saison des plaisirs,

Arrosez doucement, & parfumez ces plaines,

[2 vers d’Adibar]

Ruisseaux, & vous legers Zephirs,

Qui dans la saison des plaisirs,

Arrosez doucement, & parfumez ces plaines ?

Suspendez vostre cours, retenez vos haleines,

Et permettez à mes soupirs

D’éventer mes peines.