Brueys et Palaprat

Dans Le Concert ridicule (représenté en septembre 1689, publié en1694), comédie en un acte, Brueys et Palaprat font chanter une parodie du début de l'acte III des Fêtes de l'Amour et de Bacchus ("Icy l'ombre des ormeaux"). C'est un stragagème de l'Épine, valet de Clitandre, qui est amoureux de Mariane. La mère de celle-ci, Mme Ponteran, a l'intention de marier  marier sa fille au fils de M. Courtinet, un riche procureur. Pour brouiller Mme Ponteran et M. Courtinet, l'Épine et La Motte (sergent dans le régiment de Clitandre) se déguisent en "Demoiselles qui viennent pour se presenter à l'Opera" et chantent cette parodie, très désobligeante pour les procureurs et les avocats (sc. 9). Avant le concert, le musicien M. Martinet, auteur des paroles, décrit sa méthode :

« […] Il est vray que pour donner quelque espece de nouveauté à mes Concerts, je fais changer assez souvent les paroles, comme vous allez entendre : mais sans alterer la Musique de cet illustre Maître que nous avons trop tôt perdu, sur, comme je le suis, que ses chants seront toûjours admirez, & que les vers que je fais faire ne peuvent être guere plus mauvais que ceux de certains Opera » (sc. 8).

J'aimerais croire que les livrets de Quinault, décédé depuis moins d'un an lors des premières représentations, ne figurent pas parmi les "certains Opera". On critiquait souvent les livrets des successeurs de Quinault, qu'on trouvait inférieurs aux siens.