Dans nos Bois

       Dans nos Bois

    Silvandre s’écrie

       Dans nos Bois,

    Il redit cent fois,

Que c’est un mal dangereux que l’Amour ;

Helas ! j’en vais perdre la vie ;

Que c’est un mal dangereux que l’Amour,

Helas ! j’en vay perdre le jour.


       Gardez-vous

    Des yeux de Silvie,

       Gardez-vous

    De ces yeux si doux ;

Pour avoir pris à les voir trop d’amour,

Helas ! il m’en couste la vie ;

Pour avoir pris à les voir trop d’amour,

Helas ! il m’en couste le jour.

SOURCES LITTÉRAIRES

A. Nouveau recueil des plus beaux airs de cour, Paris [fin 1669], p. 77 [RVC-13/ 072]

ATTRIBUTION

A.  "Mr. Quinault".

SOURCES MUSICALES

B. Trios de la Chambre, manuscrit, F-Pn/ Rés. 1397, f. 4v-5r (musique seulement)

C. Partition des huit divertissemens des vieux ballets Mis en Musique par Mr de Lully, manuscrit, F-Pn/ RES F-1710 (1) et (2), Cinquième Divertissement, t. 2, p. 22 (Gallica)

D. Airs de ballets et d’opéras, manuscrit, F-Pn/ Vm6 5, f. 34v

E. Recueil de ballets et de symphonies de Lully, manuscrit, F-Pn/ Vm6 4, p. 531 (musique seulement)

F. André Campra, Fragments de Monsieur de Lully, Paris, Christophe Ballard, 1702 4e entrée, p. 117-118, pour Deux Bohémiens

G. Brunettes ou petits airs tendres, Paris, Ballard, t. I, 1703, p.168-171

Voir le catalogue de H. Schneider pour d'autres sources manuscrites, et B. Gustafson, French Harpsichord Music of the Seventeenth Century, recueils d'Anglebert, Gresse, La Barre et Parville.

H. D'Anglebert, Pièces de clavecin, 1689, p. 28

I. Transcription moderne des trios de Lully

ATTRIBUTION

   La source A donne comme titre "Menuet de Mr. de Lully" (Jean-Baptiste Lully).

     Toutes les sources musicales attribuent ce trio, dans ses versions instrumentale et vocale, à Lully, et lui donnent le titre "Dans nos bois". Les recueils D et E, ainsi que les Fragments de Campra indiquent que cettte musique est tirée des Trios pour la Chambre du Roy, oeuvre instrumentale.

NOTE

    On ne sait pas quand les paroles de Quinault ont été associées à la musique de ce trio de Lully, mais presque toutes les sources donnent "Dans nos bois" comme titre. Les paroles de Quinault ont sans doute été écrites après la musique, probablement vers 1665 ; dans la source D, les danses qui précèdent et suivent "Dans nos bois" sont datées 1665.

   Les nombreuses sources sont une indication sûre de la popularité de cette musique.

   Les sources musicales B-F donnent seulement la première strophe. La source G ajoute une troisième strophe :

      Mon ardeur

   L'irrite & l'ennuye,

      Ma langueur

   Aigrit sa rigueur :

Pour n'avoir pû l'enflammer à mon tout,

Helas ! helas ! je vais perdre la vie ;

Pour n'avoir pû l'enflammer à mon tout,

Helas ! helas ! je vais perdre le jour.

   La source G présente aussi quelques variantes pour la strophe 2 :

- v. 4, "De ces yeux si doux"

- v. 5 et 7, "je vais perdre" au lieu de "Il m'en couste"

Pas d'autres variantes, en dehors de l'orthographe et de la ponctuation.

DISCOGRAPHIE

Voir la transcription pour clavecin par d'Anglebert