F. Deltour

Racine prenait possession du sceptre tragique [...]. Que devinrent les auteurs du temps qui avaient dû au silence ou à l'affaiblissement de Corneille et à l'absence de tout sérieux concurrent, de frivoles et fugitifs succès ? Le plus célèbre et le plus gâté par le public, Quinault, se montra aussi le plus sage. Il risque encore, en 1668, une tragédie de Pausanias ; en 1670, il donne Bellérophon ; mais, après ces deux tentatives peu heureuses, il abandonne décidément une carrière où les succès sont devenus diffficiles, et le public ne le retrouve qu'en 1672, dans un genre nouveau où son talent gracieux et élégant a tout son prix, dans l'opéra.

F. Deltour, Les Ennemis de Racine, Paris, Hachette, 1912, p. 19