Liens
Il y a un nombre impressionnant de sites internet où Quinault a trouvé sa place. Il y en a même en chinois, grâce à Amy Niu, une "fan" de Quinault et de Lully :
On peut consulter la plupart des textes de Quinault sur Gallica.
Plusieurs sites internet proposent des informations utiles sur l'histoire du théâtre et de l'opéra :
Base Chronopera : répertoire donné à l’Opéra de Paris entre le 28 août 1749 et le 31 juillet 1989
Base CESAR : documents et images sur le théâtre du 17e et du 18e siècles
L'Opéra de Paris sous l'ancien régime : un gros fichier Excel avec le répertoire de 1650 à 1791
Base Naissance de la Critique Dramatique : extraits de textes du XVIIe siècle évoquant les oeuvres théâtrale
Registres de la Comédie-Française : 421 représentations de pièces de Quinault de 1680 à 1790, et beaucoup plus
Opéra baroque : un grand choix de livrets, parmi beaucoup d'autres richesses
La Muse baroque : actualités, documents, partitions, ...
Site Utpictura18 : de nombreuses illustrations des opéras de Quinault, tirées surtout des éditions des partitions au début du XVIIIe siècle. On peut chercher "Quinault" ou "Lully".
Centre International Jean Racine. Un nouvel (février 2021) espace d'échanges et de ressources, avec un intérêt particulier pour Racine et les arts.
Roma Tre : en italien. Esquisse biographique, quelques liens.
N'oubliez pas les parodies des livrets.
Ni les pièces de théâtre où Quinault joue un rôle.
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Quinault a sa place dans le débat autour de la paternité de comédies de Molière :
pour la paternité de Corneille : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00852089/document
contre la paternité de Corneille : http://www.moliere-corneille.paris-sorbonne.fr
Ce débat remonte au début du XXe siècle, mais ce n'est que récemment que l'oeuvre de Quinault y est impliquée. Dominique Labbé, dont les travaux, assistés par ordinateur, s'appuient sur la "distance intertextuelle" pour soutenir la thèse de Corneille auteur de pièces de Molière, a donné une conférence et publié un article où il affirme que Thomas Corneille (le frère de Pierre) est "la plume de l'ombre" pour L'Amant indiscret, La Mère coquette, Amalasonte, Astrate et Bellérophon. Ce sont des conclusions à prendre avec précaution.
Les arguments basés sur la biographie de Quinault et sur l'histoire littéraire sont trop complexes pour que je les développe ici. Sur le plan méthodique, on peut consulter surtout un article de Charles Bernet, auteur du Vocabulaire des tragédies de Jean Racine, livre qui fait autorité (Genève, Slatkine et Paris, Champion, 1983). C. Bernet, qui exprime des réserves sérieuses sur la méthode de D. Labbé et sur la paternité de Corneille, compare le vocabulaire d'Astrate à celui de plusieurs pièces de Molière et de P. Corneille. Il trouve autant de parenté entre Quinault et P. Corneille qu'entre Molière et P. Corneille, et conclut que "la proximité lexicale, toute relative, entre Corneille et Molière n’a rien d’exceptionnel". Plus spécifiquement, il trouve qu'Astrate est très proche lexicalement d'Ariane de Th. Corneille et d'Alexandre de Racine, ce qui ne surprendra pas ceux qui apprécient le côté galant de Quinault.
On peut lire une réponse de D. Labbé à l'article de Bernet. Je ne peux pas commenter ses analyses statistiques, mais il y a plusieurs erreurs sur la biographie de Quinault.
Certains disent maintenant (novembre 2019) que le débat est clos. Jean-Baptiste Camps et Florian Cafiero ont appliqué l’analyse statistique des habitudes d’écriture à un corpus plus étendu -- ils ont comparé le vocabulaire, la grammaire, les rimes et les mots-outils de trente-sept comédies en vers de Molière et de Pierre Corneille mais aussi de Scarron, Rotrou et Thomas Corneille. Ils ont conclu qu'il est très probable que les œuvres de Molière n’aient jamais été écrites par Corneille, ni par un autre dramaturge de son temps. On peut lire l'article sur le site de la revue Science Advances et consulter la revue de presse du CNRS sur celui de l'École des Chartes.
Les deux scientifiques ont utilisé un corpus même plus étendu pour la phase préparatoire de leur étude. Deux pièces de Quinault y figurent : La Comédie sans comédie (qu'ils datent de 1667, alors qu'elle fut publiée en 1657) et La Mère coquette.
Cependant, D. Labbé trouve des erreurs dans la méthode de Camps et Cafiero et met en question la réputation de la revue où ils ont publié leur étude. Voir son "Answer to Florian Cafiero and Jean-Baptiste Camps. Why Molière most likely did write his plays" :
Camps et Cafiero citent un article de Marusenko and Rodionova, de 2010, qui compare treize comédies en vers de Molière à plusieurs pièces de Quinault (Les Rivales, L'Amant indiscret, La Mère Coquette) et de Pierre Corneille. L'article attribue une pièce de Molière, L'Étourdi, à Quinault, mais Camps et Cafiero donnent plusieurs raisons pour mettre en doute cette attribution.
Plus récemment, Georges Forestier passe en revue presque tous les aspects de la querelle dans Molière, le mystère et le complot (Paris, Hermann, 2023). Pour lui, tous les arguments contre la paternité de Molière sont défectueux.