Armoiries

Louise GOUJON, la veuve de Quinault, acheta des armoiries en 1697.

Je remercie HéraldiqueGenWeb pour la photo reproduite ici. Les armes de la famille Quinault sont décrites ainsi : "D'azur, au chevron d'argent, acc. de trois soucis d'or, tigés et feuillés de sinople".

Buijtendorp, p. 47 et 172, les décrit de façon légèrement différente : "d'azur au chevron d'or, accompagné de trois soucis tigés et feuillés de même".

Voici le texte de l'ordonnance du 30 décembre 1697, qui enregistre les armoiries de la famille Quinault (BnF, Manuscrits, P.O. 2416 ou Fr. 28.900) :

PAR ORDONNANCE RENDUE le 29e. du mois de Nov.bre de l’an 1697. par Mrs les Commissaires Généraux du Conseil députés sur le fait des Armoiries.

Celles de Louise Goujon, ve. de Philipe Quinault, auditeur des Comptes.

Telles qu’elles sont ici peintes & figurées, après avoir été reçuës, ont été enrégistrées à l’Armorial Général, dans le Régistre cotté Paris. en conséquence du payement des droits réglés par les Tarif & Arrest du Conseil, du 20e de Novembre de l’an 1696. en foi dequoi, le présent Brévet a été délivré par Nous CHARLES D’HOZIER Conseiller du ROI, & / Garde de l’Armorial Général de France, &c. A Paris le 30e. du mois de Décbre. de l’an 1697.

[signé dhozier]

On trouve les armes des Quinault dans, par exemple, Nicolas-Jules-Henri Gourdon de Genouillac, Recueil d'armoiries des maisons nobles de France, Paris, E. Dentu, 1860, p. 381.

Plusieurs des ouvrages où on trouve les armes des Quinault concernent la Bretagne ; par exemple, Pol Potier de Courcy, Nobiliaire de Bretagne, ou Tableau de l'aristocratie bretonne depuis l'établissement de la féodalité jusqu'à nos jours..., Saint-Pol-de-Léon, chez l'auteur, 1846, p. 328.

Voici la notice de Borel d'Hauterive dans L'Annuaire de la noblesse de France ..., 1887 :

QUINAULT.

    Philippe Quinault était né le 3 juin 1635 à Paris, et non à Felletins, comme on le dit généralement. C'est ce que prouvent les actes de l'état civil que le savant M. Jal avait retrouvés avant que les incendies de la Commune de 1871 eussent détruit tous les registres des paroisses de Paris antérieurs à 1789. (Voyez le Dictionnaire critique d'histoire et de géographie de M. Jal.)

    Quinault était fils de Thomas Quinault, boulanger, bourgeois de Paris, et de Perrine Riquier, sa femme. Ce titre de bourgeois lui conférait le droit d'avoir des armoiries, celui de porter des éperons dorés, et quelques autres privilèges, mais ne donnait pas la noblesse, puisque les prévôts des marchands et les échevins de la ville de Paris, presque tous choisis dans la bourgeoisie, n'étaient anoblis que par leur charge.

    Tristan l'Hermite, ayant reconnu chez le jeune Quinault de brillantes dispositions pour la littérature et le théâtre, se chargea de diriger son éducation. Dès l'âge de quinze ans, le futur académicien écrivait des pièces de théâtre, et il débuta dans la carrière par les Rivales, pièce que Tristan l'Hermite présenta d'abord comme de lui et qui fut jouée au Théâtre-Français en 1653.

    Les auteurs vendaient alors leurs œuvres à forfait cinquante ou soixante écus. Les acteurs furent si enthousiasmés de l'œuvre de Quinault qu'ils lui offrirent cent écus de son manuscrit. Tout en travaillant pour le théâtre, le jeune écrivain étudia le droit. Il trouva une occasion de mettre à profit ses connaissances comme jurisconsulte, dans un long procès que son vieux protecteur eut à soutenir. Il eut le bonheur de lui sauver une partie de sa fortune, et il épousa sa veuve, Louise Goujon.

    Ses succès de la scène l'emportèrent néanmoins sur ceux du barreau, et il ne tarda pas à se consacrer exclusivement à la littérature théâtrale. La flatterie lui rendit un mauvais service, et, abusant de sa facilité, il écrivit une foule d'ébauches qu'il ne se donnait pas la peine de travailler.

    C'est ce qui justifie ces deux vers de Boileau :

       Si je pense exprimer un auteur sans défaut,

       La raison dit Virgile et la rime Quinault.

    A partir de 1666, il travailla presque exclusivement pour l'Opéra. Reçu membre de l'Académie française en 1670, il songeait à se reposer après le grand succès d'Armide, lorsqu'il mourut le 26 novembre 1688. Louise Goujon, sa veuve, fit enregistrer les armes de son mari en ne lui donnant d'autre titre que celui d'auditeur des comptes (Armorial de 1693 *, 2e registre de Paris, p. 245). De son mariage il ne laissa que des filles.

    ARMES : d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois soucis tiges et feuilles d'or.

* Je n'ai pas trouvé d'Armorial daté de 1693. Selon mes recherches, ces armoiries datent de 1697.