Soeur du soleil

LA ROQUE [parle]

Pardonne à mon amour mon incivilité,

Ma soeur, & chante icy l'air que j'ay souhaité.

POLIXENE chante en voix de dessus.

   Sœur du Soleil éclattante Courriere

       Vous n’eustes jamais de lumiere

Egale au bel éclat qu’Olimpe a dans les yeux.

HAUTEROCHE [parle]

J'allois chanter ces vers

CHEVALIER [parle]

                                               Que rien ne te retienne,

On chante une partie opposée à la tienne.

HAUTEROCHE chante en voix de haute-contre.

   Sœur du Soleil éclattante Courriere

      Vous n’eustes jamais de lumiere

Egale au bel éclat qu’Olimpe a dans les yeux.

LA ROQUE [parle]

Si je ne me suis trompé cette voix m'est connuë,

Ne t'en estonne point, ma soeur, & continuë.

POLIXENE continue à chanter,

Et cet Astre naissant d’où j’ay tiré ma flame

       A plus mis de feux dans mon ame

       Que vous n’en mettez dans les Cieux.

HAUTEROCHE continue aussi à chanter.

Et cet Astre naissant d’où j’ay tiré ma flame

       A plus mis de feux dans mon ame

       Que vous n’en mettez dans les Cieux.

SOURCES LITTÉRAIRES

A. Philippe Quinault, La Comédie sans comédie, Paris, Guillaume de Luyne, 1657, I, 3, p. 6-7

B. Philippe Quinault, La Comédie sans comédie, [Imprimée à Rouen, et se vend à] Paris, Guillaume de Luyne, 1660, I, 3, p. 6-7

ATTRIBUTION

A, B. "Par le Sr. Quinault" (page de titre)

SOURCES MUSICALES

Je n'ai pas encore localisé de source.

ATTRIBUTION

Anonyme

NOTE

Pas de variantes, à l'exception de l'orthographe et de la poncutation.

Des quatre airs qu'on trouve dans La Comédie sans comédie, seul "Il faut aimer" figure dans les recueils du temps. Tous les autres airs que je donne dans cette partie du site, à l'exception d'"Amour détache ton bandeau", se trouvent dans au moins un de ses recueils, mais j'ai décidé de faire une exception pour La Comédie sans comédie et de donner tous les airs qui s'y trouvent, pour montrer l'importance de la musique dans cette oeuvre du début de la carrière de Quinault.

Sur la musique dans cette comédie, on consultera avec profit les analyses de Bénédicte Louvat-Molozay, Théâtre et Musique, p. 512-513 et 521-522, et de Sylvain Cornic dans son édition des comédies de Quinault, p. 346-349.