Charles Bordes

« […] Atys c'est une des plus belles tragédies cornéliennes […] ; encore une fois le Lully est infiniment plus facile à réaliser que Rameau et la prétendue monotonie n'est qu'apparente et je réponds de l'effet dynamique des scènes de tragédie classique qui sont sublimes ».

Lettre non datée à la comtesse Greffulhe, archives Greffulhe, 101/AP/131

Je remercie mon ami Eric Bennett de m'avoir fait connaître cette lettre


Charles Bordes (12 mai 1863 - 8 novembre 1909), fondateur de la Schola Cantorum (1896), propose à la comtesse Greffulhe une représentation d’une partie d’Atys à une « Soirée à Bagatelle », organisée par la Société des Grandes Auditions et patronnée par la comtesse. La lettre fut sans doute écrite quelques semaines avant la soirée du 29 juin 1909, quand on exécuta en première partie, au lieu d’Atys, Anacréon de Rameau, avec l’orchestre de l'Opéra et le Choeur de St-Gervais, dirigés par Bordes.

Il est intéressant que Bordes parle de tragédie cornélienne, au lieu de Racinienne, à propos de ce livret qu'on peut appeler le plus racinien de tous les livrets de Quinault. Et il est bien sûr dommage qu'il ne parle pas spécifiquement de Quinault, même si les expressions "tragédies cornéliennes" et "tragédie classique" s'appliquent mieux au livret qu'à la partition. La "prétendue monotonie" est sans doute celles des "steppes" du récitatif lulliste.