La bouteille

La Bouteille

Me reveille,

Et vient m’offrir ses appas :

N’en déplaise à ma Maistresse,

Il faut que je la caresse

Jusqu’à la fin du Repas.


Une Belle

Trop cruelle

N’a pour moy que des rigueurs :

La Bouteille est bien plus douce,

Et pour peu que l’on la pousse,

L’on en a mille douceurs.


Qui s’engage,

N’est pas sage ;

Qui sçait boire est bien plus fin :

Un Amant toûjours soûpire,

Un Beuveur ne fait que rire,

Et fait la nargue au chagrin.


Faisons gloire

De bien boire,

Et n’aimons point, s’il se peut :

Quand on aime, on ne fait guere

Tout ce que l’on voudroit faire,

Mais l’on boit comme l’on veut.

SOURCES LITTÉRAIRES

A. Recueil de tous les plus beaux airs bachiques […], Paris, Guillaume de Luyne ou Robert Ballard, 1671, p. 125 [RVC-14/ 117]

ATTRIBUTION

A.  "Mr. Quinault."

SOURCES MUSICALES

B. Chansons pour danser et pour boire VI, Paris, Robert Ballard, 1668, f. 28v-29r

ATTRIBUTION

La source A donne comme titre "Air. B.D.B." (Bertrand de Bacilly). Dans l'exemplaire F-Pn/ Vm Coirault 218 de la source B, en haut de la f. 29r, une main inconnue a noté « Air de B de Bacilly. Nouveau Rec. de tous les plus bx airs bachiques 1671, p. 47".

NOTE

La source B présente une variante, en dehors de la ponctuation et de l’orthographe :

   str. 4, v. 5 : Tout ce qu’on voudroit bien faire

C'est une erreur manifeste, car l'ajout de "bien" crée une octosyllabe, tandis que le cinquième vers de chaque strophe n'a que sept syllabes.

La source B donne, f. 28v, les paroles de la première strophe sous les notes de la partie pour voix, celles des strophes 2 et 3 en bas de la page. A la f. 29r, les paroles de la première strophe sont répétées sous les notes de la partie de basse, avec les paroles de la strophe 4 en bas de la page.