On a fait des répétitions du ballet du Roi dans la grande salle des Machines. Le Roi y danse très-bien. Ce ballet ne vaut rien pour les paroles, qui sont de Coypel le jeune, et il est trop triste pour un / 32/ jeune roi. Où êtes-vous, Quinault et Lully ? Bonnes gens, je ne vous vois plus ; j’ai beau chausser mes lunette. O François !
Journal et Mémoires de Mathieu Marais … sur la Régence et le règne de Louis XV (1715-1737). Éd. M. de Lescure. Tome II. Paris, Didot, 1864. P. 31-32.
Voir aussi, sur les efforts de La Fontaine comme librettiste, son Histoire de la vie et des ouvrages de M. de La Fontaine, Paris, Renouard, 1811, p. 67.
L'opéra de Daphné ne fut pas représenté, il n'est pas cependant indigne du public. Le lecteur verra toujours les efforts de notre Poëte pour cette sorte d'ouvrages, et en aimera d'autant plus les opéra de Quinault. Despréaux et Racine y ont échoué comme La Fontaine, et c'est faire naufrage en bonne compagnie. Mais eux-mêmes n'y auroient pas mis, comme il a fait, certains tours nouveaux, qu'il avoit dans l'esprit, et ces agrémens qu'il répandoit comme malgré lui sur tout ce qui sortoit de ses mains. Si Daphné n'est pas bon comme opéra, il sera bon comme dialogue, comme églogue, en un mot comme ouvrage de La Fontaine. Il a été déjà imprimé dans le recueil de 1682, avec le poëme du Quinquina.