Paris, Baussen, 1708
Texte de l'épître dédicatoire de Jean-Baptiste Lully, fils du compositeur
Au Roy,
S’il étoit possible qu’entre les ouvrages de feu mon pere, il y en eût quelqu’un qui appartint à Votre Majesté plus particulierement que les autres, ce seroit Alceste, qui auroit un avantage si glorieux. Le public, peu accoutûmé encore a la Musique de Théatre, hésita sur le jugement qu’il devoit porter de celle-ci. Mais le goust de Votre Majesté fut sa loy, et le détermina aux applaudissements que cet ouvrage a toujours reçûs dans la suite ; peut-être sans cela n’en seroit-il plus parti aucun de la main d’un auteur découragé, et l’on conviendra aisément aujourd’hui de ce que l’on y eût perdu et par conséquent de ce que l’on doit aux lumiéres et au discernement de Votre Majesté ». [...]