Ponce

Quinault d’abord domestique d’un Auteur devint ensuite Auteur lui même. Mais si l’on en excepte La Mere Coquette, toutes les Pièces qu’il fit pour les François sont maintenant ensevelis dans l’oubli. Quinault épousa la Veuve d’un marchand qui lui apporta 300000tt. Dès ce moment il renonce au Théatre françois, l’abbé Perrin se disposoit alors à donner des Opéra à l’imitation de ceux d’Italie. Peu satisfait du plan de ces ouvrages, il conçoit l’idée de ce magnifique Spectacle qui met tous les Arts à contribution pour interesser l’ame et charmer l’oreille et les yeux. Cette idée si vaste et d’une éxécution si dfficile, Quinault eut la gloire de la remplir. Quinze Opéra attestent la supériorité de ses talens. Son Style plein de sentiment et d’images est toujours naturel, facile et harmonieux. Si l’on trouve dans ses ouvrages quelques Episodes déplacés, si la partie des Divertissemens est quelquefois négligée et présente ces lieux communs de galanterie contre lesquels Boileau s’est élevé avec raison ; ces défauts, qu’on pourroit faire disparoître, sont rachtés par une foule de beautés qu’on chercheront vainement ailleurs.

Nicolas Ponce (1746-1831), Les Illustres Français, ou Tableaux historiques des grands hommes de la France, pris dans tous les genres de célébrité, jusqu'à l'époque de l'établissement de la République... d'après les dessins de C. Marillier, Paris, chez l’auteur, 1790-1816.