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Selon une « source » à l'Opéra Comique (si je peux parler comme les journalistes), « On n’avait jamais autant entendu parler de Quinault » que pendant les représentations d'Atys en mai 2011. Voici quelques exemples de critiques trouvées dans la presse parisienne, et un petit commentaire de ma part.
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Atys
Les Arts Florissants, dir. William Christie
Mise en scène Jean-Marie Villégier
Paris, Opéra-Comique, mai 2011
[…] Les années, l’absence, le mythe Atys ont décuplé les attentes ; la stupeur est pourtant la même. On mesure en le revoyant tout ce que sa réussite doit à Villégier, et par là même au génial livret de Quinault dont il ne laisse pas un vers dans l’ombre, dont il s’approprie la netteté autant que la souplesse – un exemple parmi cent, « Que le malheur d’Atys afflige tout le monde », clair-obscur de voyelles, d’autant plus entêtant que sa découpe est simple.
Villégier, comme Lully, ne fait qu’une chose : déployer l’inépuisable matière du livret.
Gaëtan Naulleau, Diapason, juillet-août 2011, p. 59
[…] Repris à l'identique vingt-quatre ans après sa création, l'Atys de Lully vu par Villégier et Christie allait-il passer les années sans encombre? On pouvait en douter. Il n'en est rien: si Atys ne peut plus, en 2011, jouer le choc de la découverte, il conserve toutefois son rang de production exemplaire, magnifiée par une mise en scène rigoureuse et le talent d'une équipe (décors, costumes) inspirée.
C'est le -premier- miracle de cette musique d'une fluidité et d'une expressivité étonnantes, en osmose avec le remarquable livret imaginé par Quinault. […]
Bertrand Dermoncourt, L'Express, le 30/05/2011
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Armide
Les Arts Florissants, dir. William Christie
Mise en scène William Carsen
Paris, Théâtre des Champs-Elysées, 2008
DVD, Harmonia Mundi, 2011
Pour quelques remarques sur la mise en scène d'Armide par Robert Carsen, voir la page Annonces.
Je renvoie au beau site de Jean-Claude Brenac pour un choix de critiques de cette production. Je me contente ici de commenter une coupure importante et des modifications du livret de Quinault.
Même si Wm. Christie dit pendant l’interview qui accompagne le DVD qu’ « il n’y a pas de coupures », la scène 3 de l’acte V est toujours absente. Sans cette scène, où Ubalde et le Chevalier danois font connaître à Renaud « l’erreur dont [ses] sens sont séduits », il faut que Renaud décide lui-même de quitter Armide, décision sans motivation. C’est comme si le héros, et le metteur en scène, se sont ennuyés pendant la belle passacaille de la scène 2.
Pour justifier cette coupure, il a fallu changer un vers à la fin de cette scène, où Renaud dit au chœur de s’éloigner, puisque « Sans la beauté qui me tient sous sa loi,/ Rien ne me plaît, tout augmente ma peine » (Armide s’était absentée pour consulter les enfers). Dans cette production, Renaud chante « Sans la gloire qui me tient sous sa loi », c’est-à-dire, le contraire de ce qu’on trouve dans le livret de Quinault. Le voyage des deux chevaliers, qui occupe tout le quatrième acte, ne sert donc à rien.
On ne s’étonnera donc pas, deux scènes plus tard, de voir Armide se poignarder, autre entorse au livret de Quinault. Cela lui permet au moins de fermer les yeux avant le retour des touristes à la chambre du roi, où on trouve Paul Agnew endormi sur le lit royal. L’angoisse d’une des plus grandes héroïnes du théâtre français, « Le plus beau morceau de Musique qui se soit fait depuis quinze ou seize siecles », « le triomphe en abrégé de la Poesie Françoise », n’était donc qu’un mauvais rêve.
Jean-Laurent Lecerf de La Viéville, sieur de Freneuse, Comparaison de la musique italienne et de la musique françoise (1704-1706), Genève, Minkoff Reprints, 1972, II, p. 10, 15.
Claude & François Parfaict, Histoire de l’Académie Royale de Musique, 1645-1742, (ca 1741), F-Pn (manuscrits)/ ms fr. 12355 ; copie manuscrite par Beffara, F-Po/ Rés. 536, vol. 1, p. 194.
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