Noëls provençaux
« aimez / quittez »
Les recueils de Noëls provençaux publiés par Nicolas Saboly contiennent des parodies de cinq airs de Quinault et Lully. Dans chaque cas, le noël paraît dans l'année même de la création de l'opéra ; c'est une bonne indication de la popularité de ces oeuvres dans toute la France.
On peut les consulter dans la belle édition de Henri Moucadel, Nicolas Saboly, Recueil des Noëls Provençaux. Lou Reviro-meinage, présentation, traductions, notes par Henri Moucadel, Montfaucon, A l’asard Bautezar !, 2014 :
p. 138-143, Noël 23, Fascicule 1671
Noé Su l’er, Est on sage : « Lei plus sage / Dou vesinage / Lei plus sage / Et lei plus fin… »
« Les plus sages / Du vosinage, / Les plus sages / Et les plus subtils … »
Psyché, prologue, « Est-on sage / Dans le bel âge »
p. 144-147, Noël 24, Fascicule 1671
Noé Su l’er, Aymable jeunesse : « Les Pastre fan festo, / Iolon de son resto … »
« Les bergers font fête, / Ils rivalisent de zèle … »
Psyché, intermède de l'acte III, « Aimable jeunesse, / Suivez la tendresse »
p. 220-225, Noël 43, Fascicule 1673
Noé, Su l’er, Amants quitez vos chaines : « Adam & sa compagno / N’eron que trop hurous »
« Adam et sa compagne / N’étaient que trop heureux »
Cadmus et Hermione, V, 3, « Amants aimez vos chaînes »
(On trouve la variante « aimez / quittez » dans d'autres noëls ; dans toutes les éditions de Cadmus que j'ai pu consulter, c'est toujours« aimez ». Il était courant dans les parodies spirituelles de l'époque de modifier légèrement le texte de l'original pour parler de l'amour sacré au lieu de l'amour profane.)
p. 262-267, Noël 51, Fascicule 1674
Noé sur l’er, Malgré tant d’orages : « L’estrange deluge ! / Tout nostre refuge / Bon Dieu es à vous… »
« L’étrange déluge ! / Tout notre refuge, / Dieu, est auprès de vous … »
Alceste, I, 7, « Malgré tant d’orages »
p. 276-279, Noël 55, Fascicule 1674
Noé sur l’air ieunes cœurs laissez vous prendre : « San Pierre parlo. / Seignour, n’es pas resonable, / Que lougès dins un estable … »
« Saint Pierre parle. / Seigneur, il n’est pas juste / Que vous logiez dans une étable… »
Alceste, I, 7, « Jeunes cœurs laissez-vous prendre »