Biet, Théâtre Français
Le Théâtre français du XVIIe siècle, dans la collection "Anthologie de l'avant-scène théâtre" (2009), est dirigé par Christian Biet, avec la collaboration de Romain Jobez, Tiphaine Karsenti, Gaël Le Chevalier et Christophe Triau. Le chapitre "Grands spectacles", par R. Jobez et G. Le Chevalier, contient une excellente introduction à la tragédie en musique, avec un extrait d'Atys (IV, 4) accompagné d'un commentaire qui a le mérite d'analyser, bien que brièvement, la construction du dialogue. Voici un exemple :
« Lully et Quinault revendiquent une esthétique spectaculaire fondée sur la poétique de la tragédie, tout en cherchant à unir intimement, sur le modèle de l’opéra, musique et texte. Il faut donc à la fois se plier à l’exigence « classique » et donner à la musique une fonction pleinement poétique. » (p. 298).
Et je ne résiste pas à la tentation de juxtaposer la citation suivante à un extrait d'une critique de la comédie musicale américaine Brigadoon (1947), reprise à New York récemment :
« Et si, parfois, les spectacles de Quinault et Lully inscrivent en leur sein une réflexion sur le pouvoir, sur l’amour, sur l’incapacité des rois à toujours tout subjuguer, il faut bien comprendre que cette réflexion ne gêne, ni ne noircit, le plaisir de voir et d’entendre les danses, la musique et les chanteurs. » (p. 288)
« Audiences might have tolerated a serious story [...]. But they expected such items to be served with comic specialties, pop-up choruses and full-out ballets on the side. »
New York Times, 16 novembre 2017